Gérard Barbeau(Québec)

À l'âge de six ans, "LA VOIX D'OR DU QUÉBEC", Gérard Barbeau, commence l'étude du chant sous la direction de sa mère. Il réalise de si grands progrès dans l'art vocal, qu'à huit ans, on le compare déjà aux plus grands artistes; on veut voir et entendre ce jeune soprano à la maîtrise de l'adulte et qui conserve la fraîcheur et la spontanéité de l'enfant. Malgré les invitations qui affluent de partout, ses parents considèrent que Gérard doit, d'abord, s'occuper de sa culture générale. C'est donc au foyer familial qu'il alterne l'étude du français et des mathématiques avec le piano, le solfège et les vocalises lesquelles développent considérablement sa voix.

Quand il revient au public, à onze ans, il maîtrise un répertoire de colorature fort étendu. Les postes radiophoniques se disputent son concours. Il remplit, pendant trois ans, un engagement hebdomadaire à CKVL. Grâce à ce programme, sa renommée se répand à travers toute la province.

Les témoignages d'admiration et les critiques élogieuses se multiplient:
-- Paul Loyonnet, pianiste français: "En plus de sa voix phénoménale, Gérard Barbeau possède un sens artistique qui m'a enchanté!"
-- Raymond Guérin, critique montréalais: "La voix de Gérard est unique; sens inné et très aigu de l'expression dramatique!"
-- Austin Cross, chroniqueur musical d'Ottawa: "I did not believe that human voice could produce such notes; it was truly out of this world, etherial, seraphic!"

Après s'être rendu à l'invitation des Festivals de Montréal pour interpréter les "Sept Paroles du Christ", aux côtés de Raoul Jobin, en l'église Notre-Dame de Montréal, Gérard, au lendemain de son concert d'adieu en l'Auditorium de Verdun, (ou il est acclamé par plus de 3,500 personnes) est l'hôte d'honneur du Premier Ministre et des membres de son Parlement, avant son départ pour l'Europe. Celui-ci tient à souligner de façon tangible, le talent exceptionnel de ce jeune chanteur qui va illustrer, outre-mer, un aspect de la culture canadienne.

Au cours de sa tournée européenne, il chante en France, en Belgique, en Hollande, au Luxembourg, en Suisse et en Italie. Il participe à de nombreuses émissions de radio et de télévision; même Radio-Vaticane veut faire entendre à ses auditeurs, "LA VOIX D'OR DU QUÉBEC"! Toutefois, l'hommage de Paris lui est rendu au théâtre des Champs-Élysées, lors d'un spectacle ou Claude Dauphin est maître de cérémonie.

De retour au pays, il entreprend de nouvelles tournées de récitals dans le Québec, l'Ontario et les Maritimes. Enfin, à l'âge de quatorze ans, il a le privilège de tourner un long métrage canadien, "LE ROSSIGNOL ET LES CLOCHES", dont il est la vedette.

Au moment des humanités, Gérard abandonne sa brillante carrière, pour s'adonner entièrement à ses études. En quelques années, il accède à la philosophie, puis à la théologie qui doit le conduire à la prêtrise. Le théâtre et le cinéma, en plus du chant grégorien et de l'art vocal proprement dit, ne cessent de l'intéresser au cours de ces années; on le retrouve fréquemment à la tête d'un groupe d'étudiants attirés par l'un ou l'autre de ces arts.

Une mystérieuse volonté de Dieu doit ravir au monde ce prodigieux talent, à l'âge de vingt-quatre ans, alors que tous les espoirs sont permis. Il a cependant l'insigne privilège d'être ordonné prêtre, quelques mois avant sa mort, bien que la maladie l'eût empêché de compléter ses études.

Ces vers de Francis James semblent convenir tout particulièrement à cette étonnante personnalité: "Il passa comme un saut de truite, au torrent bleu, "Il passa comme le filement d'une étoile, "Il passa comme le parfun du chèvrefeuille."