Maîtrise de Saint-Brieuc

Les Petits Chanteurs de Saint-Brieuc officient surtout à la cathédrale, mais donnent aussi des concerts. Ils enregistrent un disque qui devrait sortir en juin.

C'est quelque chose que le geste d'un chef de choeur, auquel voix, regards, respirations semblent suspendus. C'en est une autre, tout aussi fascinante, que la communion d'un groupe qui chante, et peu importe la nature de son répertoire! Ces instants de forte intensité n'avaient que peu de témoins le week-end dernier: les Petits Chanteurs de Saint-Brieuc enregistraient un CD dans leur «salle» habituelle: la cathédrale! Au grand orgue, officiait Michel Dubois, titulaire du bel instrument, aux micros, Pierre-Louis Carsin du studio Toot, à la direction Goulven Airault, aux voix, une quarantaine de chanteurs confirmés et, au-dessus de leurs têtes, les voûtes augustes de l'édifice...

Buts pédagogiques

Ce groupe mène tout au long de l'année une existence discrète rythmée par les rendez-vous d'un travail en commun soutenu. Il existe depuis si longtemps... que le souvenir de sa naissance s'en est perdu! «L'association a déposé ses statuts en 1944, mais toutes les cathédrales ont eu des manécanteries qui ont été dissoutes à la Révolution. Certaines se sont reformées par la suite», explique GoulvenAirault. Recruté par l'association présidée par Yann Brochen, il succède depuis un an et demi à Léon Guillou, prêtre qui dirigea le choeur durant plus de 25 ans et l'a marqué de son empreinte. «Nos buts sont d'abord pédagogiques», explique le jeune chef de choeur. «Chanter apporte du bien-être, mais aussi de la rigueur et de l'autonomie, exerce à l'écoute des autres, à s'exprimer en public, ouvre l'esprit et aide à l'épanouissement personnel», énumère-t-il. Les jeunes chanteurs sont recrutés, sans sélection, dès la classe de CE2, mais il n'y a pas de limite supérieure d'âge. «L'une de nos adhérentes en est à sa 65e Sainte-Cécile».

Bientôt un disque

La fête de la patronne des musiciens, Noël et les Rameaux sont les occasions rituelles de récitals du groupe. Et, fait rare en France aujourd'hui, chaque dimanche, l'office à la cathédrale s'enrichit de la participation du choeur. «Mais nous avons chanté La Marseillaise au monument aux morts le 18juin dernier», rappelle Goulven, ravi d'un prochain concert qui réunira l'orchestre d'harmonie (ex-municipal) et les Petits Chanteurs. Le disque, lui, présentera des oeuvres de compositeurs briochins, surtout d'Henri Métayer, qui fut organiste de la cathédrale. «C'est d'un grand intérêt musical, propre à intéresser un public qui apprécie, par exemple, la Messe en si mineur de Bach», explique Goulven Airault.

Pas toujours des anges...

En arriver là demande beaucoup de travail. Trois répétitions par semaine, sans déroger, c'est le rythme des chanteurs de tout âge. «Les enfants viennent parce qu'ils aiment chanter et qu'ils sont soudés par le groupe. Mais il ne faut pas croire que c'est toujours facile: comme les autres, ils ont souvent du mal à accepter la rigueur, l'exigence de bien se tenir, le travail...» Alors, pas toujours des anges, les enfants de choeur? Comme la plupart des gamins heureux de vivre et bien de leur temps, sans doute...