Libera et Saint-Saëns
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Libera et Saint-Saëns
Jeu 24 Mai 2012, 18:54
Je pense que ceci mérite un sujet à part.
Je ne sais par suite de quelle fausse manoeuvre j'ai, après avoir écouté (avec extase) "In paradisum", appuyé sur le numéro 5 du CD. Après un bref silence, mon salon a été plein d'un orchestre dont les instruments étaient des voix d'enfants-garçons? Je reconnus tout de suite la "Symphonie en ut mineur avec orgue de Camille Saint-Saëns". Une ampleur vertigineuse, surtout en venant de quitter le "paradis".
J'ai écouté, tous poils hérissés, cette nouvelle merveille, que les chanteurs de Libera manoeuvent comme on le leur a indiqué, mais sans l'ombre d'une erreur, jusqu'au trait final (encore un D6, je pense) mêlé à l'accord qui clôture le mouvement dont c'est extrait.
Avant d'avoir lu le court texte qui orne la banderole accompagnant le CD, j'ai remis une seconde fois. Et depuis hier (où on m'a livré le CD) il a bien été remis vingt fois, dont deux ou trois fois, hier soir, au restaurant où je dine chaque soir, doucettement d'abord, puis, à la demande d'une des tables qui avait reconnu l'oeuvre de Saint-Saêns, plus fort. Il y avait là une grande table où fêtaient l'anniversaire de l'une des leurs une vingtaine d'Infirmières. Il a fallu mettre de plus en plus fort et puis recommencer. C'est un restaurant marocain ! En mangeant leur couscous, les clients ont écouté Libera chanter une partie du second mouvement de cette Symphonie avec orgue. L'album est passé ensuite entre toutes les mains. Ce n'étaient que commentaires admiratifs. Pourtant, pourtant... M. Prizeman n'a pas réussi là sa meilleure adaptation :les percusions (timbales) dès les quatre premières mesures de l'extrait, sont absentes et c'est le vide rythmique, plus loin aussi. Il y une césure vers le second tiers qui est inexplicable (je connais cette Symphonie par coeur). Libera, les enfants veux-je dire, sauvent l'oeuvre, qui telle quelle, reste de toute beauté.
Saint-Saëns n'était pas en mauvaise compagnie dans ce fumet de couscous et de tajines (on dit "un" et non pas "une" ; excusez-moi, mais c'est mon combat quotidien avec leurs clients !) lui qui a composé une "suite algérienne" et qui loupé son 5ème Concerto pour piano en voulant lui conférer, c'est lui qui le disait, une inspiration "égyptienne".
On s'extasie sur "Lacrymosa" inspiré de la partie "Aquarium" du célèbre "carnaval des animaux" du même grand compositeur (car ç'en fut un, avec son art, entre autres, de se faire détester par tout le monde).
M. Prizeman a dédié les poissons rouges à la Vierge et a tenté d'inssufler un Gloria à Saint-Saëns dans cet extrait de sa Symphonie avec orgue. Ces personnes qui veulent fabriquer du sacré avec ce qui est, en soi et intuitivement beau, m'exaspèrent. Irait-on faire la Cathédrale de Paris dans le Palais de Chaillot ? ou rebaptiser la Joconde "Nini-peau-de-chien" au gré de la paresse des auteurs. Des paroles grandioses certes mais adaptées à l'humanisme contemporain (ou à ce que nous souhaiterions qu'il fût) auraient été mieux venues que ce "Gloria" pour curés de campagne, qui n'ont pas Libera sous la main pour le chanter comme il faut.
Quelqu'un sait-il pourquoi je n'ai découvert cette grandiose beauté qu'hier? Ce "Gloria" ne nous est proposé nulle part ou j'ai dû mal chercher.
Saint-Saëns est une mine pour M. Prizeman. Il a raison. Mais qu'il ne mette pas sur l'air de Dalila "Mon coeur s'ouvre à ta voix" --belle ligne mélodique pour un alto de Libera-- un vieux cantique. Ou qu'il compose la musique lui-même. Il le fait fort bien.
- Code:
Je ne sais par suite de quelle fausse manoeuvre j'ai, après avoir écouté (avec extase) "In paradisum", appuyé sur le numéro 5 du CD. Après un bref silence, mon salon a été plein d'un orchestre dont les instruments étaient des voix d'enfants-garçons? Je reconnus tout de suite la "Symphonie en ut mineur avec orgue de Camille Saint-Saëns". Une ampleur vertigineuse, surtout en venant de quitter le "paradis".
J'ai écouté, tous poils hérissés, cette nouvelle merveille, que les chanteurs de Libera manoeuvent comme on le leur a indiqué, mais sans l'ombre d'une erreur, jusqu'au trait final (encore un D6, je pense) mêlé à l'accord qui clôture le mouvement dont c'est extrait.
Avant d'avoir lu le court texte qui orne la banderole accompagnant le CD, j'ai remis une seconde fois. Et depuis hier (où on m'a livré le CD) il a bien été remis vingt fois, dont deux ou trois fois, hier soir, au restaurant où je dine chaque soir, doucettement d'abord, puis, à la demande d'une des tables qui avait reconnu l'oeuvre de Saint-Saêns, plus fort. Il y avait là une grande table où fêtaient l'anniversaire de l'une des leurs une vingtaine d'Infirmières. Il a fallu mettre de plus en plus fort et puis recommencer. C'est un restaurant marocain ! En mangeant leur couscous, les clients ont écouté Libera chanter une partie du second mouvement de cette Symphonie avec orgue. L'album est passé ensuite entre toutes les mains. Ce n'étaient que commentaires admiratifs. Pourtant, pourtant... M. Prizeman n'a pas réussi là sa meilleure adaptation :les percusions (timbales) dès les quatre premières mesures de l'extrait, sont absentes et c'est le vide rythmique, plus loin aussi. Il y une césure vers le second tiers qui est inexplicable (je connais cette Symphonie par coeur). Libera, les enfants veux-je dire, sauvent l'oeuvre, qui telle quelle, reste de toute beauté.
Saint-Saëns n'était pas en mauvaise compagnie dans ce fumet de couscous et de tajines (on dit "un" et non pas "une" ; excusez-moi, mais c'est mon combat quotidien avec leurs clients !) lui qui a composé une "suite algérienne" et qui loupé son 5ème Concerto pour piano en voulant lui conférer, c'est lui qui le disait, une inspiration "égyptienne".
On s'extasie sur "Lacrymosa" inspiré de la partie "Aquarium" du célèbre "carnaval des animaux" du même grand compositeur (car ç'en fut un, avec son art, entre autres, de se faire détester par tout le monde).
M. Prizeman a dédié les poissons rouges à la Vierge et a tenté d'inssufler un Gloria à Saint-Saëns dans cet extrait de sa Symphonie avec orgue. Ces personnes qui veulent fabriquer du sacré avec ce qui est, en soi et intuitivement beau, m'exaspèrent. Irait-on faire la Cathédrale de Paris dans le Palais de Chaillot ? ou rebaptiser la Joconde "Nini-peau-de-chien" au gré de la paresse des auteurs. Des paroles grandioses certes mais adaptées à l'humanisme contemporain (ou à ce que nous souhaiterions qu'il fût) auraient été mieux venues que ce "Gloria" pour curés de campagne, qui n'ont pas Libera sous la main pour le chanter comme il faut.
Quelqu'un sait-il pourquoi je n'ai découvert cette grandiose beauté qu'hier? Ce "Gloria" ne nous est proposé nulle part ou j'ai dû mal chercher.
Saint-Saëns est une mine pour M. Prizeman. Il a raison. Mais qu'il ne mette pas sur l'air de Dalila "Mon coeur s'ouvre à ta voix" --belle ligne mélodique pour un alto de Libera-- un vieux cantique. Ou qu'il compose la musique lui-même. Il le fait fort bien.
- InvitéInvité
Re: Libera et Saint-Saëns
Jeu 24 Mai 2012, 19:48
Voici le "Gloria" vous cherchez Herodote. Je l'aime beaucoup dans cette interprétation à " the Crystal Cathedral " au cours de leur visite en Californie (2009). Nul doute que c'étaient des moments très poignants pour l'assistance. Ça me rejoint comme si j'y étais vraiment.
Votre attachement pour Liam sera agréablement contenté avec cet interview:
C'est LIBERA qui donne un bonheur IMMENSE à cette jeune fille ... le LIBERA que j'aime. Tant de bonheur donné avec ces poignées de main (prolongements du coeur), gestes anodins pour certains, moments inoubliables et précieux pour la personne qui les a reçues. Et je ne fais pas de la sensiblerie déplacée : ma soeur est dans un état similaire depuis plus de vingt ans. J'en ai pleuré d'émotion la première fois que j'ai vu ces images et de les revoir me chamboule chaque fois.
Un peu de chaleur autour du coeur.
Re: Libera et Saint-Saëns
Jeu 24 Mai 2012, 21:12
Cher Pax Tecum, Merci pour ces merveilleuses vidéos. Comment puis-je les transmettre à mes deux enfants ? J'aimerais tant !...
Mais vous me connaissez. Au plan technique, je ne suis pas au point...
N'empèche que M. Prizeman a raté quelque part son adaptation, sous forme de "Gloria", de la très puissante Symphonie avec orgue de Saint-Saëns. Il n'était sûrement pas impossible de placer derrière les musiciens , mieux, derrière les Petits Chanteurs, deux timbales et deux timbaliers de l'Orchestre de Los Angeles ou de San Francisco et de leur apprendre quels roulements brefs ils devaient faire après les quatre premières mesures et ensuite (je n'ai pas compté). De même la césure est regrettable et on la remarque encore plus pendant le temps où il ne se passe rien. Ou bien ce sont les instruments seuls qui jouent, mais cela se perd dans le vide sidéral de cette Crystal cathédrale, domaine du révérend , Américain plus que grandeur nature.
Quant à la jeune fille je comprends votre émotion. Elle semble avoir toute sa tête mais elle est physiquement très handicapée. Que ces voix infiniment émouvantes soient pour elle (et pour vous, bientôt),non pas le pansement mais le remède miraculeux. Que ce qui vous sert de ciel m'entende! J'ai parlé de "tous poils hérissés". Cela m'a fait le même effet que sous l'occupation allemande, en concert au Palais de Chaillot, sous la direction de notre chef patriote (alsacien) Charles Munch avec Maurice Duruflé à l'orgue. Excusez du peu ! L'arrivée de l'orgue, tous registres tirés (mains et pédalier), dans la Symphonie, là où Prizeman a collé son "Gloria" (j'aurais bien composé et appelé cela : "Univers", tellement c'est grandiose. je crois que Saint-Saëns, dans sa correspodance, y faisait allusion !) m'a fait le même effet. Je n'avais pas tellement de système pileux alors, mais cela a réagi comme dans un moment d'effroi et de pleine illumination en même temps. Essayez de me permettre d'envoyer cela à mes deux petits quinquagénaires !Merci d'avance. Avec toutes mes amitiés.
Mais vous me connaissez. Au plan technique, je ne suis pas au point...
N'empèche que M. Prizeman a raté quelque part son adaptation, sous forme de "Gloria", de la très puissante Symphonie avec orgue de Saint-Saëns. Il n'était sûrement pas impossible de placer derrière les musiciens , mieux, derrière les Petits Chanteurs, deux timbales et deux timbaliers de l'Orchestre de Los Angeles ou de San Francisco et de leur apprendre quels roulements brefs ils devaient faire après les quatre premières mesures et ensuite (je n'ai pas compté). De même la césure est regrettable et on la remarque encore plus pendant le temps où il ne se passe rien. Ou bien ce sont les instruments seuls qui jouent, mais cela se perd dans le vide sidéral de cette Crystal cathédrale, domaine du révérend , Américain plus que grandeur nature.
Quant à la jeune fille je comprends votre émotion. Elle semble avoir toute sa tête mais elle est physiquement très handicapée. Que ces voix infiniment émouvantes soient pour elle (et pour vous, bientôt),non pas le pansement mais le remède miraculeux. Que ce qui vous sert de ciel m'entende! J'ai parlé de "tous poils hérissés". Cela m'a fait le même effet que sous l'occupation allemande, en concert au Palais de Chaillot, sous la direction de notre chef patriote (alsacien) Charles Munch avec Maurice Duruflé à l'orgue. Excusez du peu ! L'arrivée de l'orgue, tous registres tirés (mains et pédalier), dans la Symphonie, là où Prizeman a collé son "Gloria" (j'aurais bien composé et appelé cela : "Univers", tellement c'est grandiose. je crois que Saint-Saëns, dans sa correspodance, y faisait allusion !) m'a fait le même effet. Je n'avais pas tellement de système pileux alors, mais cela a réagi comme dans un moment d'effroi et de pleine illumination en même temps. Essayez de me permettre d'envoyer cela à mes deux petits quinquagénaires !Merci d'avance. Avec toutes mes amitiés.
- InvitéInvité
Re: Libera et Saint-Saëns
Ven 25 Mai 2012, 14:00
Lancer la lecture de la vidéo proposée pour que le nom de la vidéo s'affiche.
Faire un clic droit de souris sur le nom de la vidéo et choisir " copy video URL ". Il n'y a plus qu'à ouvrir le logiciel pour envoyer un message au destinataire, et qu'à cliquer droit dans le mail en cours de rédaction puis choisir " coller ". Le lien copié va se coller sans avoir à le recopier à la main et à le retaper ensuite au clavier.
Voilà Herodote. ... c'est encore plus simple que la méthode que je vous avais proposée avec une image illustrant la manipulation.
Faire un clic droit de souris sur le nom de la vidéo et choisir " copy video URL ". Il n'y a plus qu'à ouvrir le logiciel pour envoyer un message au destinataire, et qu'à cliquer droit dans le mail en cours de rédaction puis choisir " coller ". Le lien copié va se coller sans avoir à le recopier à la main et à le retaper ensuite au clavier.
Voilà Herodote. ... c'est encore plus simple que la méthode que je vous avais proposée avec une image illustrant la manipulation.
Re: Libera et Saint-Saëns
Ven 25 Mai 2012, 17:53
Merci, Pax Tecum, pour cette abondance de biens. J'ai déja transmis à mes enfants et à deux autres personnes l'enregistrement de ce "Gloria" (dont j'avale mal le nom, en songeant à Saint-Saëns) et ils en feront bon usage.
Finalement rien de plus simple que cette manipulation. Je persiste néanmoins dans mes observations selon lesquelles M. Prizeman aurait, à un ou deux détails près, pu respecter davantage le génie que Saint-Saëns avait placé dans cette Symphonie avec orgue. Il écrivait, je crois, à un ami qu'il était en train de composer le monument de son existence, ou quelque chose comme cela. Et cela n'aurait pas moins bien chanté la gloire de Dieu, si cétait le but de M. Prizeman. Tout au contraire.
Finalement rien de plus simple que cette manipulation. Je persiste néanmoins dans mes observations selon lesquelles M. Prizeman aurait, à un ou deux détails près, pu respecter davantage le génie que Saint-Saëns avait placé dans cette Symphonie avec orgue. Il écrivait, je crois, à un ami qu'il était en train de composer le monument de son existence, ou quelque chose comme cela. Et cela n'aurait pas moins bien chanté la gloire de Dieu, si cétait le but de M. Prizeman. Tout au contraire.
Re: Libera et Saint-Saëns
Ven 25 Mai 2012, 19:24
Une autre version
Re: Libera et Saint-Saëns
Ven 25 Mai 2012, 21:59
Merci beaucoup, Libéric. C'est, je crois la version de la "Moody Church" de Chicago qui est, incontestablement de très meilleure qualité musicale que celle que m'a envoyée Pax Tecum. Elle est mal filmée, en deux parties, l'une où l'on voit les quatre gus assis derrière, en haut, qui se grattent le nez (si, si, faites attention !) ou qui se penchent en avant, sans le moindre respect de ce qui se passe. L'autre où ils ont disparu marque un courant d'air dans les aubes auprès du sol, comme si les petits chanteurs gigotaient tout le temps. Le son est magnifique et Saint-Saëns retrouve quelque peu ses couleurs triomphantes. Sous les réserves que j'ai faites au sujet de l'arrangement de M. Prizeman, que, seul Libera pouvait "arranger" à son tour dans le bon sens. Belle réussite!. N'était la présence incongrue (ils sont sans doute chez eux; de quoi me mêlé-je ?) des quatre augustes personnages siégeant, comme dans une Cour d'Assises, et aussi intéressés qu'un juré au sein d'icelle. Mais mille mercis, Cher Libéric, secourable au pauvre incompétent en informatique (je n'oublie rien) pour cette interprêtation qui prouve la supériorité de Libera en toutes circonstances. Amitiés.
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 00:24
Bonjour,
J'ai du mal à comprendre vos reproches envers Prizeman en matière de reprise. Qu'on n'aime pas tel ou tel arrangement, cela peut se comprendre et s'entendre, on a tous une culture musicale personnelle qui affine nos préférences.
Mais parler de "paresse" d'auteur pour des adaptations me semble excessif. Pour quelqu'un comme Prizeman, qui vit sa foi dans la musique qu'il compose ou arrange pour les enfants du choeur, il n'y a, à mon avis, qu'une recherche, celle de la beauté pour faire monter les prières. Si Prizeman a choisi ces morceaux de St Saens, ou encore le canon de Pachelbel pour son fameux Sanctus, c'est peut-être tout simplement parce que ces airs lui donnaient des ailes spirituelles...
Il est certain que certaines oeuvres suffisent à elles-mêmes pour qu'on n'y ajoute ni paroles ni arrangements. Mais de là à "interdire" à des arrangeurs de s'y attaquer, je trouve cela très restrictif en matière de créativité. Le résultat vous semble moins bon ? Nous avons chacun le droit de préférer l'original à l'adaptation... mais parfois, un rythme, un ajout, une voix vous entraînera au-delà de l'oeuvre originale. Personnellement, et malgré mes réticences à la construction, je trouve que la pyramide du Louvres ajoute un cachet artistique certain à la cour du Palais... Mais cet avis n'est certainement pas partagé par tous, c'est ça le plaisir de l'Art !
Puis on a tous nos attentes. J'ai toujours regretté que Prizeman n'intègre pas plus la batterie à ces créations, comme il le faisait au début (dans le "Libera" par exemple). C'est son choix, je n'aurais pas fait le même si j'avais eu le talent de composer ou d'arranger... Tout ne serait-il pas juste une question d'appréciation ?
JR
J'ai du mal à comprendre vos reproches envers Prizeman en matière de reprise. Qu'on n'aime pas tel ou tel arrangement, cela peut se comprendre et s'entendre, on a tous une culture musicale personnelle qui affine nos préférences.
Mais parler de "paresse" d'auteur pour des adaptations me semble excessif. Pour quelqu'un comme Prizeman, qui vit sa foi dans la musique qu'il compose ou arrange pour les enfants du choeur, il n'y a, à mon avis, qu'une recherche, celle de la beauté pour faire monter les prières. Si Prizeman a choisi ces morceaux de St Saens, ou encore le canon de Pachelbel pour son fameux Sanctus, c'est peut-être tout simplement parce que ces airs lui donnaient des ailes spirituelles...
Il est certain que certaines oeuvres suffisent à elles-mêmes pour qu'on n'y ajoute ni paroles ni arrangements. Mais de là à "interdire" à des arrangeurs de s'y attaquer, je trouve cela très restrictif en matière de créativité. Le résultat vous semble moins bon ? Nous avons chacun le droit de préférer l'original à l'adaptation... mais parfois, un rythme, un ajout, une voix vous entraînera au-delà de l'oeuvre originale. Personnellement, et malgré mes réticences à la construction, je trouve que la pyramide du Louvres ajoute un cachet artistique certain à la cour du Palais... Mais cet avis n'est certainement pas partagé par tous, c'est ça le plaisir de l'Art !
Puis on a tous nos attentes. J'ai toujours regretté que Prizeman n'intègre pas plus la batterie à ces créations, comme il le faisait au début (dans le "Libera" par exemple). C'est son choix, je n'aurais pas fait le même si j'avais eu le talent de composer ou d'arranger... Tout ne serait-il pas juste une question d'appréciation ?
JR
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 03:35
Wow Jyaire Vu que je ne voulais pas me sentir seul, voilà, pour dire que j'abonde dans ton sens. Si je peux me permettre de rajouter ceci. Prizeman n'a jamais eu la prétention de rendre une oeuvre telle quelle, surtout où telle oeuvre intègre un orchestre symphonique comme celle de Saint-Saëns. Lors de leurs concerts on voit comme instruments de musique la flûte, le synthé, le violon, c'est à peu près tout. La majeure de l'Ensemble sera évidemment les voix comme instrument privilégié et qui rejoint ses intentions premières. Quand il aborde la période Classique et Romantique ça lui permet de ''travailler plus fort'' pour l'adapter aux voix, j'imagine qu'il doit se régaler comme musicien, car, avant tout, il est un organiste de formation comme tous les Chefs de Chorales en Angleterre, qui est un critère d'embauche. Comme je le disais, Prizeman n'a jamais eu cette prétention de rendre l'oeuvre comme l'originale.
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 10:02
J'ai dû mal me faire comprendre. D'abord c'est mon appréciation que je donne ici. Et qui n'oblitère en rien celle des autres. Que M. Prizeman trouve un exutoire à sa dévotion dans le sacrifice d'une oeuvre qu'il admire forcément par ailleurs (ceci doit être le cas de la Symphonie avec orgue de Saint-Saëns) me rappelle que les victimes des anciens sacrifices étaient parées de centaines d'ornements et de fleurs. Quand au reproche des percussions, il semble qu'il y ait un vide remarqué, non seulement par moi : il en a bien fait intervenir dans "Libera", et Berlioz n'a pas craint d'ajouter des tams-tams à son Requiem ("Tuba Mirum"). J'ai dit "timbales", car c'est ce qu'avait prescrit le compositeur. Des tam-tams eussent fait mon affaire dans l'arrangement qu'il fit pour son "Gloria".. Il aurait pu se faire que cela relève d'une façon originale le vide qu'on sent après l'énoncé du thème principal, bien répétitif autrement. Je me permets de vous rappeler que dès le début de ma présence ici, j'ai milité pour que Robert Prizeman soit fait "Sir" Robert par la couronne. Ce n'est point là une manifestion d'hostilité ou de mépris. Je le pense assez grand pour aller au delà des arrangements, fût-ce au nom de Dieu, dont certains sont parfaits et dont d'autres marquent des lacunes, que je me suis permis de signaler. A mon très humble avis. Ai-je assez insisté sur le fait, qu'à mes yeux, ce sont les chanteurs de Libera qui reprennent avec ardeur ce qui serait monotone dans l'arrangement et qui ne l'est nullemnt dans la composition de notre grand musicien. Vous voudrez bien m'excuser d'être d'un avis différent du vôtre. Amicalement.
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 11:21
Merci pour ces précisions, à la lecture des premiers messages, je sentais plus une attaque envers les compositeurs en général qui se permettaient d'utiliser une oeuvre déjà existante (pas seulement R. Prizeman) qu'une critique personnelle d'une reprise qui vous donnait un goût amer envers le souvenir de l'oeuvre originale.
Comme le dit Treble, l'original reste, il nous touche ou non, mais est complètement distinct de la reprise. Et je reste étonné que vous parliez de "sacrifice" d'une oeuvre puisque l'oeuvre de St Saens ne perd en rien de sa beauté et de sa majesté par le fait que Prizeman la remette à son goût.
Quant aux avis différents, rassurez-vous, je les accepte volontiers, surtout en matière d'Art, ce sont eux qui permettent la richesse de la production. Si nous aimions tous le même style musical, notre paysage sonore serait bien triste !
JR
Comme le dit Treble, l'original reste, il nous touche ou non, mais est complètement distinct de la reprise. Et je reste étonné que vous parliez de "sacrifice" d'une oeuvre puisque l'oeuvre de St Saens ne perd en rien de sa beauté et de sa majesté par le fait que Prizeman la remette à son goût.
Quant aux avis différents, rassurez-vous, je les accepte volontiers, surtout en matière d'Art, ce sont eux qui permettent la richesse de la production. Si nous aimions tous le même style musical, notre paysage sonore serait bien triste !
JR
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 12:53
Il y a des oeuvres de Saint-Saëns qui me laissent insensible ou agacé, telle le concerto pour piano dit "Egyptien". Cet orientalisme de bazar, pour l'orientaliste que j'ai été, m'est difficilement supportable. Et les Concertos n° 2 (op.22) et n° 4 (opus 44. Je ne connais pas les oeuvres par "opus", mais celles-ci sont faciles à retenir et cela donne bon genre dans les soirées mondaines !) sont des chefs d'oeuvre d'écriture pianistique difficiles à surpasser. Beethoven a , de lui-même, supprimé de ses ouvres cette dixième symphonie, dite "Iéna" qu'on a retrouvée il a quelques décennis et qui déshonorerait la mémoire de Beethoven. J'ai été effaré quand je l'ai entendue ! De même, pour ses ouvertures : Celles de "Coriolan" ou d'3egmont" sont des oeuvres importantes ;on sent dans "Coriolan, la naissance de la compsition à thème, qui annonce ferme le romantisme. Mais, à côté, quoi dire des médiocres "Ruines dAthènes" ou de "Prométhée"? Les arrangeurs de l'Hymne Européen ont, à mon avis, surmonté une erreur par une erreur. L'orchestration, telle qu'on nous la joue est indigeste sur un texte de Schiller où Beethoven-le-Grand n'aurait jamais dû caser de musique. C'est quand les choeurs se taisent que c'est le plus beau. Surtout avec les redoutables solistes (notamment la sifflante soprano qui fait des volutes là où la linéarité dans la voix eût été de rigueur). Je partage tout à fait l'opinion de Jyaire, l'autre, quant à la Pyramide du Louvre . Je n'aimais pas que l'on touchât au Louvre , tel qu'on nous l'avait laissé amputé des Tuileries et flanqué de l'Arc de Triomphe du Carrousel. Alors une Pyramide !... et maintenant je la trouve bien venue; outre les commodités qu'elle recèle. M. Prizeman a, à mon avis, loupé une occasion de se surpasser avec cette Symphonie avec orgue de Saint-Saëns. Pourrait-on lui suggérer (sa piété y trouvait une source qu'il ne serait pas obligé de piocher dans un vieil hymne ultra connu) de regarder du côté du troisième acte (Stigmates et mort) du "Saint françois d'Assise" d'Olivier Messiaen : "François !" murmuré puis clâmé par le choeur, (J'y verrais très bien Libera), avant de finir par la musique, voix indistinctes seulement, du choeur céleste, qui appelle François au Paradis et nous l'avale, à la fin de l'opéra, sous nos yeux et nos oerilles. Et il y aurait un effort à faire pour trouver de modestes mais rares effets de mise en scène. Voici qui inspirerait peut-être M. Prizeman, avec son esprit inventif et curieux.
Merci pour votre réponse; J'ai étendu un peu le domaine. mais toujours pour en revenir à Libera, notre amour.
Merci pour votre réponse; J'ai étendu un peu le domaine. mais toujours pour en revenir à Libera, notre amour.
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 17:51
La suggestion d'Olivier Messiaen me plaît bien.
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 18:45
Cher Treble, Avez-vous un moyen de la faire aboutir aux oreilles de "Sir" Robert Prizeman (sans ironie : je l'admire beaucoup). Moi je ne puis accumuler mes préoccupations, sans quoi je vais me prendre les pieds l'un dans l'autre ! J'ai déja entrepris d'intéresser la nouvelle Ministre de la Culture. Son exempleire du DVD de Libera ne lui a pas encore été remis. (cf. mon intervention sur le sujet " Radio-France --France-Musique-- et Libera". je ne sais si vous l'avez lue). L'ami très proche d'elle est candidat à nos Législatives et je l'aide comme je peux. Vous-même m'avez dissuadé de m'adresser directement à M. Prizeman (à propos du poème "Absence" mis en musique par Berlioz). Si cet homme est enfermé dans sa tour d'ivoire, nous ne sommes plus ici que pour admirer ce qu'il a créé. J'aimerais tellement que Libera soit au zénith des choeurs de petits chanteurs-garçons. Mais, malgré mon âge je me sens encore capable de me démener pour une telle cause. Si cause, il n'y a pas...
L'enregistrement dont je dispose est un DVD interprêté par l'Opéra de La Haye (Pays-Bas), avec des choeurs parlant un français épouvantable. Le ténor qui joue Saint-François, bien qu'Américain, chante un Français très compréhensible. Je me souviens avoir assisté à l'Opéra de Paris à la première de ce grandiose chef d'oeuvre de Messiaen, sous la baguette de Seiji Ozawa. Quel régal !
Merci pour votre appréciation encourageante. Creusons, creusons, nous finirons bien par trouver un trésor, ou celui, inestimable de la Sagesse. Amitiés.
L'enregistrement dont je dispose est un DVD interprêté par l'Opéra de La Haye (Pays-Bas), avec des choeurs parlant un français épouvantable. Le ténor qui joue Saint-François, bien qu'Américain, chante un Français très compréhensible. Je me souviens avoir assisté à l'Opéra de Paris à la première de ce grandiose chef d'oeuvre de Messiaen, sous la baguette de Seiji Ozawa. Quel régal !
Merci pour votre appréciation encourageante. Creusons, creusons, nous finirons bien par trouver un trésor, ou celui, inestimable de la Sagesse. Amitiés.
Re: Libera et Saint-Saëns
Lun 28 Mai 2012, 21:46
Concernant la communication avec Robert Prizeman, je crois que je vous ai déjà mentionné qu'il lui ai difficile de répondre ponctuellement à toutes les requêtes, mais je ne vous ai pas explicitement découragé à ne pas communiquer avec lui. ''Enfermer dans sa Tour d'ivoire'', faudrait connaître ses intentions et philosophie de la musique, sa vision à lui. Ce que l'on projette sur ses intentions sont souvent nos souhaits, nos désirs qu'il prenne en compte. Mais quelle excellente opportunité de discuter de musique avec cet homme, une belle opportunité d'intégré des suggestions de ces classiques. Je crois que si c'est fait dans une discussion sur la musique, je suis convaincu qu'il serait ouvert à ces discussions, ça donnerait le sentiment pour lui qui n'a pas de ''pression'' pour une commande personnelle d'une oeuvre.
Je suis d'accord avec vous pour le chef Seiji Ozawa, j'admire son approche.
Je suis d'accord avec vous pour le chef Seiji Ozawa, j'admire son approche.
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